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Publié par Anna

La semaine de 4h - Timothy Ferriss

 

Pour qui ? Pour les entrepreneurs, les personnes qui souhaitent changer de vie, les salariés qui ont besoin de mieux s'organiser.

Pour quoi ? Une meilleure gestion du temps, créer et/ou développer son entreprise.

 

Depuis plusieurs semaines je réfléchis à l'écriture de cette chronique sur le livre de Tim Ferriss La semaine de 4h. Habituellement si je suis enthousiasmée par la lecture, je vous écris tout de suite mes impressions. Rien ne me bloque. Mais pour La semaine de 4h, je suis ennuyée. Je ne sais pas quoi en penser. Alors j'ai remis au lendemain cet article et finalement je me suis rappelée un de mes cours d'écriture d'article de presse : ne pas savoir mais dire pourquoi est aussi une information.

 

Je choisis donc de vous relater ce que j'ai trouvé d'intéressant dans cette méthode. Puis de vous dire ce qui me gêne. Je ne vous décris pas le contenu du livre. Il est très dense, le moindre aspect de la méthode est détaillé. Difficile de le décrire sans recopier mot pour mot l'auteur. C'est parti :

 

L'objectif de la méthode La semaine de 4h est clair : prendre du bon temps & gagner suffisamment d'argent. Prendre du bon temps signifie ne pas attendre la retraite pour réaliser ses projets personnels mais de s'octroyer des plages longues d'inactivité professionnelle pour voyager, apprendre une nouvelle langue, découvrir un sport, etc... Gagner suffisamment d'argent veut dire adapter son mode de vie et son activité professionnelle pour financer ses projets et vivre confortablement. Comment ? En automatisant ses revenus pour se libérer du temps. Ceux qui y parviennent sont les Nouveaux Bienheureux par opposition aux Remetteurs à Demain qui attendent la retraite pour profiter de leurs gains et du temps enfin libre.

 

Les Nouveaux Bienheureux se caractérisent par des choix bien précis qu'il nous délivre en guise de conseils (je cite) :

"Avoir des gens qui travaillent pour vous

Bannir le travail pour le travail et faire le minimum necéssaire pour un effet maximum ("charge efficace minimale")

Répartir périodes de détente et aventures (miniretraites) à intervalles réguliers tout au long de la vie et admettre que l'inactivité n'est pas le but. (...)

Faire toutes les choses que vous avez envie de faire et être toutes les choses que vous voulez être (...)

N'être ni le patron ni le salarié, mais le propriétaire. (...)

Gagner des tonnes d'argent pour des raisons précises et avec des rêves précis à réaliser (...)

Avoir plus de qualité et moins de monceaux de choses inutiles (...)

Voir grand mais veiller à que ce soit jour de paie tous les jours : la trésorerie d'abord, le jackpot ensuite.

Le droit de ne pas faire ce que que vous n'aimez pas, mais aussi la liberté et la détermination de vous consacrer à vos rêves sans retomber dans le "travail pour le travail (....)"

 

Et pour parvenir à cette philosophie de vie, 10 règles sont à respecter :

 

  1. La retraite est une assurance contre le scénario du pire : ne la programmer et ne cotiser seulement au cas où la maladie prendrait le dessus

  2. L'intérêt et l'énergie sont cycliques : alterner longues pauses et activité professionnelle permet de garder une énergie positive et productive

  3. Moins n'est pas paresse : être productif plutôt qu'occupé

  4. Ce n'est jamais le bon moment : ne plus attendre pour se lancer. Agir maintenant.

  5. Demandez pardon, pas la permission : agir puis ensuite s'excuser si l'action a porté préjudice

  6. Misez tout sur vos points forts, n'essayez pas de corriger vos points faibles

  7. Trop c'est trop : Attention aux excès qui attirent leur opposé tel un boomerang.

  8. L'argent seul n'est pas la solution

  9. Le revenu relatif est plus important que le revenu absolu : mesurer le gain gagné/heure plutôt qu'à l'année. Combien d'heures de travail pour quels gains ?

  10. Mauvais stress, bon stress : savoir les identifier et se servir du bon stress.

     

L'auteur aborde ensuite le frein principal qui nous empêche de nous lancer et d'appliquer sa méthode : la peur. Paralysante, elle s'amoindrit lorsque nous sommes en action face aux risques, aux difficultés. Nous sommes beaucoup moins effrayés une fois lancés dans notre projet. Tim Ferriss nous pousse à nous poser les bonnes questions pour se défaire de tous ces scénarios catastrophes que nous nous inventons. Et aussi à évaluer les risques réels.

 

De toute sa méthode de gestion du temps et de la stratégie commerciale qu'il donne, je retiendrai d'abord la loi de Pareto, ou loi des 20/80, que j'utilise déjà dans mon métier de libraire :

80% des bénéfices sont générés par 20% des produits et 20% des clients

80% des résultats découlent de 20% de l'effort et du temps utilisés pour les atteindre.

Ce qui implique de devenir très sélectif dans ses choix, de miser sur les 20% qui font toute la différence. Il est nécessaire de se poser et de prendre le temps de comprendre quels sont ces 20%. Quelles sont nos vraies priorités absolues, non négociables ? Et de la même façon, quelles sont les 20% de sources qui sont responsables de 80% de nos problèmes. Une fois ces questions résolues, une nouvelle organisation du travail peut être mise en place et du temps peut être dégagé au profit de nos projets personnels.

 

Autre voie pour gagner du temps : faire une diète d'informations. Il s'agit de cibler ses lectures quotidiennes. Par exemple, lire un quotidien national et une revue spécialisée mensuelle, limiter son temps devant la télévision à 1H quotidienne. Un tri restrictif s'impose. Il n'est pas utile de multiplier les canaux de média pour la même information.

 

Ensuite il s'agit de passer en pilotage automatique dans l'organisation de la vie professionnelle. Comment automatiser au maximum ses revenus pour se dégager du temps et réaliser ses projets en se souciant au minimum de la rentrée d'argent ? La solution est de trouver le produit qui se vend tout seul, en téléchargement sur internet par exemple, et de déléguer au maximum les affaires courantes qui ne demandent pas une prise de décision exceptionnelle. Les collaborateurs doivent être responsabilisés et avoir droit à une prise de décision encadrée mais importante.

 

Ainsi les Nouveaux Bienheureux ont un maximum de temps à consacrer à leur vie personnelle qu'ils rendent riches d'expériences et d'apprentissages, tournée vers leur famille et aussi vers les personnes dans le besoin. Il ne s'agit pas de rester inactif pendant ces moments de liberté mais d'avoir des rêves concrets à réaliser. C'est à cette seule condition que la réorganisation du travail et que la croissance du gain financier seront motivants et donc atteignables.

 

Beaucoup d'idées sont à piocher dans La semaine de 4h. J'y ai trouvé de l'inspiration pour mes activités sur les réseaux sociaux notamment. Tim Ferriss est très généreux dans la description de sa méthode. Rien n'est abstrait, tout est décrit minutieusement. Un véritable manuel de cours pour réussir sa vie professionnelle et des pistes pour avoir une vie personnelle enrichissante. De la gestion de ses mails à la maîtrise des clients difficiles, en passant par la ligne managériale à adopter avec ses collaborateurs, rien n'est oublié. C'est rare d'avoir à ce point une méthode aussi détaillée. Le lecteur ne peut que se sentir en confiance pour se lancer. Il a toutes les clés en mains.

 

Passons aux points moins flatteurs de La semaine de 4h.

 

Tout d'abord 4h est une moyenne sur l'année. Et encore... L'auteur nous donne un compte d'apothicaire pour ne pas dépasser 4h par semaine. Aucune improvisation possible, aucun imprévu envisageable... La semaine de 4h n'a d'efficacité que dans son titre fortement vendeur.

 

Ensuite ces conseils ne s'appliquent pas à tous les métiers, loin de là. Professions médicales, enseignants, vendeurs, routiers, restaurateurs, libraires et beaucoup encore... ce livre ne vous aidera que si vous avez le projet de changer de vie et de devenir entrepreneurs. Libraire, je ne peux pas me détacher de mon magasin et bosser moins d'heures. Et surtout, contrairement à un des points essentiels de cette méthode, je dois passer du temps auprès de mes clients, les satisfaire au maximum et interagir avec mes collègues toute la journée. Se débarrasser ou mater les clients difficiles n'est pas la solution. Trouver le moyen de les satisfaire et ne plus entendre de réclamations, effectivement ça prend un peu de temps. Tim Ferriss propose de ne se consacrer qu'aux 20% de clients qui rapportent 80% du chiffres d'affaire. Mais n'est-ce pas prendre le risque de mettre la clé sous la porte le jour où ce portefeuille de clients part chez la concurrence ? Il est vrai qu'aux Etats-Unis, monter et liquider une entreprise n'est pas aussi fastidieux qu'en France.

 

Autre gros point qui me chagrine , le traitement de la relation à l'autre dans la sphère professionnelle. Mails et appels sont filtrés au maximum, les collaborateurs sont responsabilisés pour éviter de trop nombreuses questions et permissions de faire, les assistants personnels sont délocalisés à l'autre bout de la planète car le tarif horaire de la prestation y est moins cher... L'autre n'est qu'un moyen de gagner de l'argent et surtout du temps. Un management très deshumanisant qui a rendu ma lecture de La semaine de 4h compliquée. Tim Ferriss préconise de s'ouvrir à l'autre pendant son temps libre mais par contre l'autre est tenu à distance et considéré comme un frein dans la sphère professionnelle. Cette contradiction laisse songeur...

 

Voila pourquoi j'ai eu du mal à vous délivrer cette chronique. D'un côté je trouve La semaine de 4h inspirant. Ce livre donne de vraies pistes pour être plus efficace dans sa mission professionnelle. Plus productif, organisé, rapide... Mais d'un autre côté, ce livre est emprunt de la culture business sauce américaine, et tout ne peut être envisagé aussi radicalement en France. Il est à lire. Aucun doute là-dessus. Mais si je n'avais pas acheté la version numérique de l'ouvrage, j'aurais déchiré proprement quelques pages du livre. Si vous décidez de le lire, prenez des notes surtout. Il est trop dense. Vous ne pourrez pas vous rappeler de tout. Et puis prendre des notes permet de faire un tri justement. Et si vous êtes un féroce businessman, il faut absolument que vous le lisiez. Il est impossible de passer à côté. Il a changé la vie de beaucoup d'américains et aussi de français.

 

Merci pour tous vos messages postés en commentaires mais surtout sur mes différentes messageries privées, Instagram, Twitter et boîte mail. Je réponds toujours et j'espère n'oublier personne. Merci aux auteurs pour leur soutien et la diffusion de mes articles sur leurs réseaux. Pendant la période des fêtes je suis surtout libraire mais en janvier je redeviens bloggeuse à fond ! Laissez-moi vos besoins de lectures en commentaire ou par mail. Ces chroniques sont pour vous, alors j'ai besoin de savoir ce dont vous avez envie ou besoin ! A très bientôt !

 

 

 

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